Alice entre cirque et théâtre
Tout le monde connaît Alice au pays des merveilles, mais peu de personnes pourraient vraiment raconter l’histoire que Lewis Carroll a écrite en 1865, après l’avoir imaginée à voix haute pour une petite fille nommée Alice Liddell. Chacun garde en lui une série d’images, celle du lapin pressé, du chat suspendu dans les airs, du chapelier fou et de la reine de coeur qui veut trancher la tête du premier venu. Devenue patrimoine commun de l’humanité, la petite héroïne peut ainsi se prêter à toutes les adaptations et voyager d’une époque à une autre ou d’un pays à un autre, tout en gardant le même pouvoir émotionnel.
Fabrice Melquiot s’est librement emparé d’Alice pour construire une course folle entre cirque et théâtre. Pas moins de vingt-six artistes sur scène (acrobates, jongleurs, équilibristes, contorsionnistes, voltigeurs, magiciens…) pour une féerie visuelle en dix-huit tableaux, fidèle au conte mais transposée dans la Chine urbaine contemporaine. Le terrier du lapin ou le terrain de croquet de la reine apparaissent sous forme d’un bar à néons, d’un casino ou d’une discothèque. Dans cette version revisitée, le texte est remplacé par l’image; les dialogues, par l’émotion; les mots, par la musique. Les artistes du Nouveau Cirque national de Chine sont éblouissants de virtuosité.